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Le bon et le mauvais pauvre

mercredi 25 mai 2011







"Ayons des pauvres et jamais de mendiants; voilà le but où doit tendre l'administration". Brissot dans Théorie des Lois Criminelles (1780).

En dénonçant l'assistanat comme "cancer" de la société française, Wauquiez proposait que les bénéficiaires du RSA donnent cinq heures de leur temps de loisir payé à la collectivité. Laurent Wauquiez a relancé un vieux débat: faut-il punir les mauvais pauvres?

D'abord, les "pauvres" ne sont pas tous les mêmes. La pauvreté concerne l'indigent (celui qui du fait d'un handicap ne peut pas travailler à temps plein) et le prolétaire (l'ouvrier) qui ne peuvent vivre uniquement de leur travail mais qui ont une place bien définie dans la société. Dans le langage de Wauquiez, il s'agit de "bons pauvres". Ensuite, il y a les misérables, les désaffiliés, les exclus et les mendiants. Ils ne vivent pas de leur travail. Ce sont les "mauvais pauvres".

La pauvreté ne naît que dans la société: l'homme de l'âge de pierre ne se sentait pas pauvre. C'est donc au niveau de la société qu'elle doit être combattue. La pauvreté économique, mais également culturelle, ou administrative (mesurée par le RSA "passif" dénoncé par Wauquiez) naît d'une situation financière peu avantageuse puis tend à se cristalliser dans une aire géographique et dans une culture. Le RSA a justement une fonction de lutte contre l'émergence de la pauvreté: la pauvreté économique est facilement corrigeable par la redistribution, la pauvreté qui naît de la société et qui se transforme en exclusio et en enclavement est difficile à gommer une fois installée.

Si le droit doit être au service des personnes les plus fragiles, le principe de responsabilité doit s'appliquer pour celui dans le besoin comme pour l'administration ou les entreprises. A l'administration revient la mise en place de politiques sociales ambitieuses basées sur le "workfare". Seul le travail permet aux bénéficiaires du RSA de retrouver une place dans la société. Au bénéficiaire du RSA, il revient d'accepter la possibilité de trouver un emploi peu gratifiant. Le service public de l'emploi est actuellement mal doté pour faire face à l'enjeu de réinsertion sur le marché de l'emploi. Aux entreprises revient la tâche de gestion des personnes à risques: leurs dépenses de formation professionnelle devront être ciblées sur ces personnes, ce qui est actuellement l'inverse!

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